Retrouvons ce qui nous fait chaud au coeur

Bonjour à tous,

Aujourd’hui, j’aimerais vous faire découvrir le « conte chaud et doux des chaudoudoux » de Claude Steiner. En voici d’abord un résumé. Vous pourrez lire ensuite l’interprétation que j’en ai faite et le message que je souhaiterais en retirer et partager…

« L’histoire commence dans un pays lointain, il y a fort longtemps de cela où tout le monde vivait très heureux et échangeait des chaudoudoux inépuisables. Chaque fois que quelqu’un recevait un chaudoudoux, il se sentait immédiatement chaud et doux de partout. Les gens de ce pays n’arrêtaient pas d’échanger des chaudoudoux et on pouvait en avoir autant qu’on voulait car les chaudoudoux étaient gratuits ! Il suffisait de plonger la main dans son sac et de les  offrir.

Vous l’aurez compris, les chaudoudoux sont la métaphore des marques d’attention et d’amour gratuites que nous échangeons et qui remplissent  celui qui donne et celui qui reçoit de bien-être.

Mais voilà, la vilaine sorcière Belzépha n’était pas contente : les gens étaient si heureux qu’ils n’achetaient pas ses filtres et potions magiques. Elle  décida de semer le doute dans l’esprit des villageois : et si un jour, il n’y avait plus de chaudoudoux ?

Les villageois commencèrent à avoir peur de la  pénurie : chaque fois qu’une personne offrait un chaudoudoux, ses proches craignaient qu’il n’en reste plus pour eux. Les parents et les enfants commencèrent à se surveiller et à hésiter avant d’échanger des chaudoudoux.

Les gens arrêtèrent de sourire, devinrent plus sujets à la maladie, à la dépression, certains en vinrent à mourir.

La sorcière était satisfaite car elle vendait beaucoup plus de potions mais craignait que tous les villageois ne meurent. Elle inventa donc les froids-piquants.

Les froids piquants rendaient les gens froids et hargneux mais  au moins, ils ne mourraient plus. Soit ils achetaient des pilules à Belzépha, soit ils devaient travailler pour pouvoir s’offrir des chaudoudoux devenus rares et chers.

Mais un jour arriva Julie Doux dans le village. C’est une belle et généreuse femme qui aime sourire aux enfants et qui n’a jamais entendu parler de la pénurie de chaudoudoux. Elle en offrait gratuitement sans avoir besoin de lui demander. Les enfants l’adoraient car ils se sentaient bien avec elle. Eux aussi se mirent à distribuer des chaudoudoux quand ils en avaient envie, comme dans le bon vieux temps.

Cependant, les adultes devinrent inquiets et établirent une loi selon laquelle il était défendu de distribuer des chaudoudoux pour le plaisir.

Le livre se termine sur une interrogation : quel sera l’avenir ?« 

J’ai découvert ce conte lors de mes recherches sur les différentes façons d’apprendre l’empathie aux plus jeunes. Je trouve cette histoire magnifiquement imagée. Parler des « chaudoudoux » aux enfants m’inspire beaucoup pour aborder la notion de partage et leur faire comprendre que cette valeur ne s’applique pas uniquement au matériel mais que nous pouvons aussi partager notre bonheur, nos émotions positives et ce, de manière inconditionnelle.

Ce conte permet de prendre conscience de nos besoins essentiels, à savoir entre autres: le besoin d’amour. Il traite également de la peur qui peut détériorer les relations humaines. Je trouve l’histoire des chaudoudoux tout à fait d’actualité avec la crise sanitaire que nous vivons, le climat de peur associé et tous les malheurs qui en découlent.

J’ai le sentiment que beaucoup d’entre nous ont remplacé leurs « chaudoudoux » par des « froids-piquants »… Cela est parti de bonnes intentions: « Préservons nos proches… Gardons nos « chaudoudoux » bien au chaud… » Mais tout comme dans l’histoire, guidés par la peur de perdre, les gens ont mis de côté ce qui les rend heureux et ont cessé de partager leurs petits bonheurs avec le monde qui les entoure. Toujours comme dans le conte, beaucoup de personnes ont arrêté de sourire, sont devenus plus sujets à la maladie et à la dépression à cause du covid 19, à cause des interdictions et des dictatures auxquelles nous sommes soumis depuis bien trop longtemps.

« On sacrifie l’amour de la vie à la peur de la mort » André Comte

Alors, aujourd’hui, j’ai envie de crier à tout le monde, à nos enfants et adolescents principalement, d’aller chercher tout au fond de leur sac leurs « chaudoudoux » pour les consommer et les partager de manière inconditionnelle car s’il y a bien une chose qui ne s’épuise jamais et qui est plus fort que tout, c’est l’amour!

Je terminerai en remplaçant la phrase « Méfiez-vous les uns des autres » par deux phrases que me disait souvent mon grand-père: « Vous êtes riches mes enfants… Aimez-vous les uns les autres!« .

Fanny Royen

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