L’importance de « se regarder apprendre »

Les devoirs vous semblent parfois interminables, se terminent très souvent en crise de larmes. Votre enfant ne comprend pas et ne se sent pas compris. Vous vous sentez démunis.

Votre petit loup a-t-il déjà pris le temps de se regarder apprendre ?

Une de mes missions en tant que coach est d’amener les enfants à devenir conscients de leur propre processus cognitif, afin de gérer leurs stratégies d’apprentissage de manière autonome. Ca s’appelle la métacognition.

Tout comme vous, adultes, les jeunes ont besoin de donner du sens à tout ce qu’ils apprennent. Ils doivent pouvoir répondre aux questions : « Pourquoi, pour quoi, comment j’apprends ? »

Il est important, pour cela, de visualiser le fonctionnement du cerveau. Celui-ci est divisé en trois parties : le cerveau reptilien, le cerveau limbique et le neocortex. Trois cerveaux communiquant constamment entre eux mais agissant comme des organes séparés, avec des fonctions différentes.

Le cerveau reptilien décide instinctivement : il est le centre de nos comportements primaires (instinct de survie, de conservation,…) et de nos besoins fondamentaux (respiration, alimentation,…).

Le cerveau limbique décide émotionnellement. Il est le centre des émotions et de la mémoire à long terme.

Le neocortex pense. C’est le centre du raisonnement, de la compréhension, de la logique, de la conscience.

Pour que le neocortex fonctionne correctement, il faut que les besoins du reptilien et du limbique soient respectés. Si un enfant éprouve des difficultés face à la compréhension d’un travail, d’une consigne, il peut questionner son cerveau afin de répondre aux besoins primaires et émotionnels :

Est-ce que mon cerveau reptilien est en forme ?

  • Ai-je bien mangé ?
  • Ai-je suffisamment bien dormi ?
  • Ai-je envie de bouger ?
  • Ai-je trop chaud ou trop froid ?

Est-ce que mon cerveau limbique est en forme ?

  • Est-ce que j’ai peur de ne pas comprendre ?
  • Est-ce que je pense au conflit que j’ai eu avec un ami, avec maman ou papa ?
  • Est-ce que je suis excité d’aller jouer avec mes amis à la récréation ?
  • Est-ce qu’il y a une émotion qui envahit mon cerveau et qui m’empêche de me concentrer ?

Si la réponse est « oui » à l’une ou l’autre de ces questions, il est primordial de combler le ou les besoins.

Si le cerveau reptilien et limbique se portent bien et que votre enfant ne comprend toujours pas, il peut alors questionner son neocortex :

  • Est-ce que je dois revoir ma méthode de travail ?
  • Est-ce que j’ai choisi les bonnes stratégies ?
  • Est-ce que je dois faire un deuxième effort ?
  • Est-ce que je dois demander de l’aide ?

Une fois que le jeune est au clair avec ce fonctionnement, il est intéressant d’attirer son attention sur les stratégies d’apprentissage qu’il met en œuvre. Un moyen ludique que j’apprécie beaucoup est l’utilisation des octofun. Les Octofun, ce sont 8 boules d’énergie inspirées de la théorie des intelligences multiples d’Howard Gardner. Ce professeur en éducation d’Harvard explique que chaque individu possède à la naissance un bouquet d’intelligences qu’il développera plus ou moins au cours de sa vie en fonction de caractères biologiques, familiaux et sociaux. Il a identifié 8 intelligences :

Bodyfun : l’intelligence corporelle-kinesthésique

Mélofun : l’intelligence musicale-rythmique

Funégo : l’intelligence intrapersonnelle

Multifun : l’intelligence interpersonnelle

Alphafun : l’intelligence verbale-linguistique

3Dfun : l’intelligence visuelle-spatiale

Mathifun : l’intelligence logique-mathématique

Vitafun : l’intelligence naturaliste

Je conclurai par ces quelques lignes issues d’un ouvrage de Gagné, Leblanc et Rousseau : « La métacognition permet à l’élève d’être plus actif dans son apprentissage, c’est-à-dire de mobiliser l’ensemble de ses ressources pour vivre des expériences d’apprentissage réussies. Pour y parvenir, il doit connaître sa façon d’apprendre, être conscient des étapes suivies et des moyens utilisés pour acquérir des connaissances, résoudre des problèmes et exécuter des tâches.« 

Fanny Royen

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